Où sont-ils ces arbres
Sans racines propres,
Poussant allègrement sur nos terres ;
Tous presque sans boussole identitaire.
Je les vois se parer de feuilles occidentales ;
Leur parfum est musulman ou chrétien,
Ils se revêtent d’habits des autres, ces crétins
Déguisés. Déception continentale !
Ils ont tourné dos à leurs ancêtres ;
Désormais en les autres, ils s’identifient,
Ils portent fièrement des noms donnés par l’autre.
Arbres abrutis que l’autre à sa guise modifie et insignifie.
Tristes arbres sans mémoire
Respirant le dogme (ce cercle vicieux)
Et craignant mourir s’ils s’osaient [en audacieux]
Au retrait et au réveil, révélant ainsi leur véritable « Moi ».
Honte à toi ! Honte à vous! Honte à nous:
Arbres qui ne savent prier dans leur propre
Langue ! Où êtes-vous donc? Montrez-vous
Que l’on voit, votre véritable nature, sans opprobre!
L’arbre qui nie, renie et dénie la terre, sa terre natale,
Celle de ses ancêtres, se déconnectant de ses racines;
Ne grandit point et se meurt, vermine indigne,
Sans aucun fruit! Et quel arbre fatal !!!
Il disparaît déjà, l’arbre qui se baptise en musulman, chrétien
Ou autre; s’habillant d’écorces européennes anéthiques,
S’abreuvant et mangeant en américain,
Respirant les simulacres d’airs purs asiatiques.
Il se meurt lentement, l’arbre qui ne s’abreuve
Point à la source de son essence
Étendant dans la culture des autres ses branches sans sève,
Et oubliant de son existence, le sens.
Connaissez-vous maintenant ces arbres aux feuillages piètres,
Qui truffent l’Afrique mais poussant ailleurs pour être…
Être quoi? Espèrent-ils crocodile un jour devenir
Loin de leurs terres, de richesses, bien garnies?
—-Bravo—-