La Vie après la mort

Temps de lecture : 12 min

En introduction à ce sujet qui semble souventes-fois nébuleux, commençons par convenir qu’au dessus de tout motif qui incite la peur chez l’homme, il s’étage des évidences inapprivoisables. Des évidences qui depuis des temps et des millénaires demeurent les plus grands mystères de l’univers.

Des évidences que la science ou son progrès ne sont à même d’appréhender. Des évidences au dessus de tout être, que nul ne peut contourner, pas même la technologie quelles que soient son âge, sa croissance, sa hauteur ou son étendue. Cliquez pour tweeter

L’une de ces évidences est la question de la mort. C’est une échéance qui, à tout instant que nos souvenirs la heurtent, nous inflige une grande terreur. La peur de se lever un jour et devenir tout à coup néant, la peur de n’être assouvi de tout ce qu’on a pris toute une décennie ou plus pour bâtir, celle de tout perdre subitement un jour.

Si la mort est une fin, est-ce qu’il y en aura une suite ?

+ A quoi ressemble la vie après la mort ?

Amorçons le développement avec le désir opiniâtre  de répondre, selon la logique, à l’interrogation qui suit : Est-ce qu’il y a une suite à une fin ?

En effet, la connaissance que nous avons de la mort, de ce phénomène étrange, ce départ pour un lieu inconnu, est limitée. Que devient cette maman qui, sur le lit d’accouchement, espérant voir le bébé qu’elle a entretenu en son sein avec peine neuf mois durant, meurt tout à coup ? Où vont ces braves soldats qui s’effondrent sous l’impétuosité des tirs de balles lors des affronts alors que priant et intercédant pour émerger sains et saufs?  A quoi s’attend celui qui, délibérément se suicide ? Ou le condamné à mort sur le point d’être décapité ?  Est-ce qu’il y aura vraiment une suite puisqu’on dit que la mort met terme à notre vie. Est-ce que ce sera vraiment un terme ? Et face à ces questions, nous avons peur. Peur de l’inconnu. Des questions dont la réponse n’est peut-être pas si loin…

+ La problématique des rêves

 Considérons la théorie de Sigmund Freud quand il aborde l’explication du phénomène des rêves. Ce dernier dans ses explications range le rêve du côté de l’Inconscient ( tout ce qui n’est pas à la portée de notre conscience) signifiant que celui qui dort est emballé dans une inconscience dont il ne peut se démêler. Il vit une vie différente et rien de la vie réelle n’est plus à sa connaissance.

En réalité, quand nous dormons et rêvons, tout se passe comme si nous vivions en dormant. Vivant une vie qui ne peut qu’être la vraie. La preuve est que ce n’est qu’au réveil que nous nous en rendons compte de l’illusion qu’était le rêve. Si l’événement vécu dans le rêve est un événement heureux, au réveil, nous regrettons que ce ne soit pas du vrai. Lorsque c’est le  contraire, c’est-à-dire que quand c’est un événement malheureux, au réveil, quand nous réalisons que ce n’est pas réel, nous sommes soulagés que ce ne soit qu’un rêve. En bref, rien de tout ça n’était vrai !

  • Que faut-il en comprendre ?

Celui qui dort est « inconscient » et ne détient plus aucune connaissance de la vie réelle mais continue une autre vie ailleurs autant que celui qui est mort est inconscient. La différence est que rêver est un état d’inconscience temporaire, c’est-à-dire une perte de connaissance éphémère tandis que mourir est la  perte éternelle de connaissance.

Est-ce que tout cela insinue que la mort est un rêve éternel où nous vivons une autre vie dans un autre monde ? Cliquez pour tweeter

Ne restons pas à ce seuil superficiel à l’analyse pour déduire. La réalité du fait part de la vraie nature de l’homme. Si nous réussissons à définir la vraie nature de l’homme, nous pourrions alors essayer de trouver une solution à notre interrogation.

+ Alors, qu’est-ce qu’en réalité l’homme ?

Quand on évoque le concept de l’homme, nous fixons nos réflexes sur tout ce qui n’a vraiment rien avoir avec sa vraie nature. L’homme est en réalité un esprit. Si dans la sainte Bible, Dieu le Créateur a dit qu’il a << créé l’homme à son image >>, il ne faisait pas référence à ce que nous sommes debout, à notre visage ou notre physique non plus, mais à l’esprit. C’est là la vraie nature de l’homme. La chair est juste un ensemble d’éléments agencés et reliés entre eux pour exécuter un mécanisme, une fonction. Le robot sans son moteur est une comparaison parfaite à la chair de l’homme sans son esprit.

Le cerveau et le cœur sont deux éléments importants pour la survie du corps. Le cœur par la circulation sanguine assure un rôle d’irrigation. Il arrose jour et nuit la chair, pour l’empêcher de dépérir. Le phénomène de mort est dû à la destruction du corps et celui du rêve est simplement comparé à un repos de tout ce système après une période d’activité. Dans les deux cas, le corps perd le contrôle si l’on puis dire. Quand l’esprit ne sent plus aucune activité du corps, il le quitte. Et c’est ce que révèle Mikhaël Aïvanhov dans Regard sur L’Invisible/Omraam : << […]Pendant le sommeil,…Il faut comprendre que, dans la vie spirituelle, le corps a un rôle très important à jouer: s’il n’est pas éduqué, il empêche l’esprit de partir en voyage pour faire son travail [….] Quand votre âme parvient à s’échapper loin du corps pendant le sommeil, elle ne reste jamais inactive, elle voyage, elle contemple l’immensité, elle communie avec les Esprits Célestes,[….] Quelquefois, c’est dans le cours de la journée que les rêves reviennent à la mémoire, mais il vaut mieux chercher à s’en souvenir au réveil…>> Mikhaël Aïvanhov.

Pour le cas des rêves, quand l’esprit quitte le corps, il revient lorsque ce dernier reprend ses activités. Mais pour le cas de la mort, il part à tout jamais. Le fait qu’on ne se souvient pas de la vie réelle en dormant est un phénomène qui dépend du corps et non de l’esprit. Car une fois que le corps a cessé temporairement de fonctionner, il nous est impossible de nous souvenir des choses puisque le cerveau cesse de nous livrer des souvenirs.

Au réveil, lorsque l’âme << revient, elle rapporte le souvenir de toutes ses révélations (qu’elle a eu à enregistrer durant le sommeil) et tente de les communiquer au cerveau. C’est ce souvenir que l’on appelle les rêves .Voilà pourquoi c’est tout de suite, au réveil, qu’il faut chercher à se remémorer ses rêves, car à ce moment-là les images les plus importantes flottent encore dans le cerveau>>

A cette étape, déduisons que la partie du corps qui se charge de cette fonction de souvenir est le cerveau via la mémoire. Le cerveau enregistre tout ce qu’on a vécu durant tous nos parcours dans ce monde. Quand le corps meurt, le cerveau meurt avec et donc on perd la connaissance et le souvenir de tout. De la même façon, quand le corps se repose, (cesse temporairement de fonctionner) le cerveau cesse son rôle de diffusion et c’est ce qui explique notre incapacité à se souvenir du monde réel quand on dort. Le rêve et la mort se rallient donc sur ce fait.

Suggérons donc que le cerveau assure deux fonctions principales dans ce contexte : la fonction d’enregistrement et la fonction de diffusion. La fonction d’enregistrement reste permanente jusqu’à notre mort. C’est celle de diffusion qui se désactive quand nous sommes en état de sommeil. Celui qui meurt dans ce monde perd les souvenirs de ce monde. L’esprit de celui qui est tué par épée ne se souviendra pas de comment il est mort car c’est le corps grâce à son cerveau qui permet cette connaissance, ces souvenirs.

Notons que tant que le corps n’est pas mort, il y a une sorte de fil qui relie son  cerveau à l’esprit. Le cerveau cesse de fonctionner mais ne manque pas d’enregistrer tout ce que fait l’esprit grâce à cette sorte de fil. C’est ce qui nous permet de se souvenir de << tout ce que notre esprit faisait pendant que notre corps se reposait, une fois au réveil. >> : ce que nous désignons par le concept de rêve. Mais quand le corps est tué, le fil se rompt et l’esprit part à jamais, d’où le phénomène de mort.

Donc, le corps de l’homme n'est juste qu'une carlingue, un manteau. Sa véritable nature réside dans l’esprit. Cliquez pour tweeter

L’esprit se sert juste du corps pour exercer ses volontés. Ce que nous appelons des démons ou des esprits démoniaques sont susceptibles de vêtir le corps d’un homme et remplacer son esprit. Il peut y avoir également des esprits du bien comme l’esprit saint pour les chrétiens. Quand ces esprits intègrent le corps de l’homme, l’esprit de ce dernier est à l’écart maintenu par un fil comme dans le cas des sommeils. Il ne part pas tant que le corps n’est pas tué. Quand ces esprits étrangers quittent le corps, il réintègre sa demeure. C’est pourquoi nous posons parfois certains actes que nous indignons. Des actes dont on doute en être les auteurs. Il est à cet effet évident que l’homme n’est pas ce qu’il est physiquement mais se définit par son esprit.

Intéressons-nous à présent à la question de la destination de l’esprit après la mort du corps.

+ Quelle est la destination de l’esprit après la mort ?

Où va l’esprit après notre mort ? Cette question implique selon les bouddhistes deux autres. L’esprit meurt-il ? Si  l’esprit ne meurt pas, comment est-ce qu’il est né et où va-t-il ? Est-ce que notre esprit existait avant notre naissance ou nous sommes nés avec l’esprit. Et pourquoi nous n’avons aucune connaissance de notre vie d’après naissance jusqu’à  un certain âge ? Comme la logique des bouddhistes, concevons l’univers comme un monde d’esprits. Il y a plusieurs esprits qui errent dans l’univers. Il n’existe pas un monde des esprits à part. La différence entre l’homme et les esprits vivant dans le monde est que l’homme est un esprit vêtu d’enveloppe et de mémoire. Nous vivons tous ensemble avec les esprits. Néanmoins les esprits ne sont pas stables comme l’homme. Il voyage de contrée en contrée. Nous ne naissons pas avec l’esprit (âme selon les bouddhistes). Un esprit errant autrefois mort, présent au moment de notre naissance ou de la fécondation abrite notre système biologique. Un esprit peut demeurer longtemps esprit et vivre dans le monde des humains ou peut intégrer un système biologique et redevenir homme. Donc une succession de renaissances qui mènerait jusqu’à la disparition de la conscience individuelle et l’absorption dans le « monde des âmes » que les bouddhistes appellent Nirvana.

Donc un homme peut vivre et mourir un millier de fois peut-être en des endroits différents ou en un même endroit. Cliquez pour tweeter

Un esprit qui a incarné plusieurs corps aurait donc beaucoup d’expérience. Quand ce dernier incarne un nouveau corps né, lorsque celui-ci atteint l’enfance, il fascine par sa sagesse, son intelligence, sa manière futée de raisonner.

C’est le cas par exemple de certains enfants qui sont d’une ressemblance parfaite à un grand parent en terme d’intelligence surtout ou des enfants surdoués. La vie après la mort ressemble donc à un rêve et est défini comme un rêve éternel qui cesse d’être éternel quand l’esprit mort se revêt d’un nouveau corps et quitte son monde de rêve pour le monde des corps mouvants.

On est peut-être donc un esprit tué dans un autre coin du monde à une époque donnée. Cliquez pour tweeter

+ La réponse de la Bible à la question de la mort

La sainte Bible apporte une réponse à la question et celle-ci converge dans le même sillage que la conception des bouddhistes, mais semble plus améliorée. La différence entre la réponse de la Bible et celle des bouddhistes est que pour la Bible, l’esprit de celui qui est mort ne revêt plus un autre nouveau corps.

Loin du concept de paradis et de l’enfer que les chrétiens s’inventent, l’esprit de celui qui meurt sommeille longtemps jusqu’au jour de la résurrection. La Bible compare la mort au sommeil. << Dans 1 Thessaloniciens 4 :14-15, l’apôtre Paul parle des chrétiens qui sont décédés en Christ ; or le mot grec traduit ici par « décédés » signifie endormis. C’est ce même mot qu’utilisa Jésus, lorsqu’il expliqua à ses disciples que leur ami bien-aimé, Lazare, dormait (Jean 11 :11-14). Le prophète Daniel a prédit qu’un jour viendra où « ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle » (Daniel 12 :2). >>. La bible évoque trois résurrections. La première est celle d’après mille ans où toutes les âmes mortes ou endormies seront réveillées et ceci est après mille ans. Celui qui meurt aujourd’hui ne va ni au paradis ni dans l’enfer. Son âme sommeillera espérant la première résurrection. Parlant des concepts de paradis et de l’enfer, les chrétiens attestent généralement que seuls ceux qui ont connus Jésus-Christ iront au paradis. Suivant cette logique, où seraient ceux qui ont vécu avant Jésus-Christ et ne l’ont pas connu ? Sont-ils dans l’enfer ou au paradis. Cet enfer évoqué fait juste allusion à la destruction des méchants lors de la troisième résurrection. Puisque cet événement arrivera complètement après la troisième résurrection alors qu’on n’a pas encore connu la première, alors l’enfer n’existerait pas encore et le paradis non plus.

Ceux qui meurent ont juste leur âme qui sommeille et rêve. Notre vie après la mort serait juste alors un rêve continuel où il nous semble vivre une vie réelle.

Et vous, que pensez-vous qu’est la vie après la mort ? Cliquez pour tweeter

Texte final de Sadlay HOUNYEME dans le cadre  de la finale du concours 1 an Beblog

26 commentaires sur “La Vie après la mort”

  1. Franchement je suis sidéré ( et ça ne m’arrive pas souvent) par le sujet sur la vie après la mort… Ça c’est du talent.
    Je m’attendais a un poème simple avec des métaphore et tout. Mais là il offre une vraie philosophie. Il est cultivé. Il a su mettre en accord tous les idéaux sur la mort et ça c’est difficile voire impossible. C’est sûr qu’il a vu un théologien qui lui a expliqué certaines choses sinon chapeau. Je lui souhaite bonne chance 🌚

  2. Waouh, c’est du ouf… Cette philosophie de la vie après la mort n’a eu de brillante explication comme celle-ci auparavant … Je ne crois pas perdre mon temps après la lecture de cet article. Bon courage frère.

  3. J’ai toujours connu Sadlay comme un poète, un écrivain ancré dans les fictions! Mais d’où est venue cette magie soudaine de se muer en philosophe? Et (tonnerre de Dieu!), je m’attendais déjà à un travail bâclé! Mais voilà qu’il me cloue là et me prouve qu’il est même bien en philosophie qu’en fiction. Toutes mes félicitations à l’écrivain-poète-philosophe. Le talent y est.

  4. Quelle philosophie de la vie après la mort ! J’avoue que c’est du ouf, j’ai aimé votre conception du sujet. Bravo à vous, M. Sadlay

    1. Aller au delà de ce monde dans lequel nous vivons ??, c’est vraiment extraordinaire.Je t’encourage beaucoup mon philosophe.. Félicitations à toi.!!

    1. Ce texte répond à bien des questions avec une clarté et une limpidité qui ne laissent aucun doute sur la clairvoyance et l’esprit de discernement de l’auteur. Chapeau bas très cher Sady!

  5. J’admire ta dextérité en français mais aussi la limpidité et la flamboyance de tes idées.
    Tu es un philosophe complet.
    Bon courage.

  6. Waouh. Grand frère je suis épatée. En plus d être poete vous aviez l art de philosopher. Je suis émue vraiment. Je vous soutiens force à vous . Je suis de cœur avec vous . Du courage

    1. Si et seulement si l’homme pouvait se savoir, point d’essai. Si et seulement si l’homme pouvait lire cet essai, point de peur de décès ni de regret. Si et seulement si l’homme pouvait être au delà de la vie, point de mort. Monsieur Sadly, votre talent n’est point tard ni lent. Bravo.

  7. À vrai dire je m’y attendais pas du tout. Ça m’a vraiment touché du fond du coeur et épater. Je valide cela. Que la lutte continue courage à toi

  8. Tes poèmes romantiques m’égaient vraiment et tu l’as prouvé pas cette philosophie. Je l’apprécie vraiment cher Sadlay

    1. Si et seulement si l’homme pouvait se savoir, point d’essai. Si et seulement si l’homme pouvait lire cet essai, point de peur de décès ni de regret. Si et seulement si l’homme pouvait être au delà de la vie, point de mort. Monsieur Sadly, votre talent n’est point tard ni lent. Bravo.

  9. Le côté lapidaire de ton éssai m’enchante.
    Certains phrases dégagent un climat intellectuel , subtil qui me subjugue .
    Celle-là me donne envie de posséder un petit carnet et un crayon .
    J’ai toujours su que tu avais un talent d’écriture .
    Continue dans ce sillage , tu as de l’avenir .

  10. Je préfère plus la réponse de la Bible, vu qu’elle contient la parole du très haut…. Pour ce qui se passe dans l’immédiat après la mort, écclésiastes 9:4 -6 nous en dit plus…..

  11. Franchement, je ne saurais comment te féliciter. Tu es submergé de talents. En commençant la lecture des démonstrations de ta philosophie, je pensais qu’à la fin, je regretterais d’avoir perdu tout mon temps. Certes, grande a été ma surprise d’avoir acquis d’autres connaissances auxquelles je ne m’y attendais. Au moins avec la lecture de quelques concepts de ta philosophie, j’ai eu plein de notions. Merci à toi et beaucoup de courage.

  12. Excelsior simper Excelsior!
    Cet article monographique est un terrible répondant.
    La grande virgule indéfinie de l’existence,
    L’ingénieuse énigme de l’être humain
    se voit désormais quasi exhumer
    lubrifiant intimement notre vie de l’ataraxie
    et d’un espoir intelligible et concevable
    de notre devenir d’après la vie.
    Superbe muse accouchée pour l’humanité.
    Cher pote Sadlay…

Laisser un commentaire