L’immatriculation des motos : entre bon sens et devoir citoyen

Entre le vote d’une loi et son application, il y a toujours un grand fossé,d’autant plus au Benin. Depuis longtemps, le peuple béninois s’est trouvé une aise dans la non immatriculation de ses moyens de déplacement de deux ou trois roues. Désormais, les textes de la république seront appliqués. Ainsi immatriculer sa moto ou son tricycle devient une contrainte au lieu d’être acte citoyen.

Les lois de la république ont depuis toujours prohibé cette mauvaise habitude sous peine de sanction. Malgré cela, la situation a duré et perduré dans le temps sans que personne n’en souligne l’impertinence. Comme les textes ne sont en partie jamais appliqués au pays, le peuple a persisté dans cette dérive.

+ Une mauvaise habitude avec des conséquences

De cet état de chose sortent plusieurs conséquences. On peut citer :

  • Le vol de moto ou tricycle qui devient fréquent. En effet, on a tous eut dans notre entourage ou entendu parlé de ces cas de vols. Ces motos auraient surement été retrouvées si elles étaient immatriculées.
  • Les délits de fuite de propriétaire de moto ou tricycle en cas d’accidents. Ces cas sont légion et sont la cause de plusieurs pertes en vie humaine. En effet, les coupables  d’accident fuient leur responsabilité et laissent leur victime dans l’agonie sans être inquiétés. La plaque de leur engin aurait pu permettre de les identifier 
  • Les impôts sur ces engins qui restent impayés. Pourtant les mêmes usagers demandent des routes 5 étoiles.

      + Les avantages de l’immatriculation

Le législateur avait très bien réfléchi en son temps, et avait ainsi prévu toutes ces dérives. En outre, le décret No 2013-349 du 04 Septembre 2013 portant réforme du système d’immatriculation et ré-immatriculation des véhicules en République du Bénin vient appuyer l’ordre dans le secteur.

En effet, l’immatriculation permet à l’Etat de connaitre le nombre précis d’engin en circulation. Au-delà de ça, ce sont les risques de vols qui diminuent considérablement comme souligné plus haut. Notamment parce que toute moto ou tricycle à désormais un propriétaire devant l’Etat. Aussi, le propriétaire de tout engin mise en cause dans n’importe quelle situation devra en répondre. Notons que, l’économie béninoise est essentiellement fiscale. Ainsi c’est l’argent du contribuable qui pourra développer le pays (construire les routes, les écoles, les hôpitaux ). Le payement des taxes de ces engins pourrait donc aider à l’atteinte de ces objectifs. 

+ Un problème plus profond : les textes de la République et leurs démons 

Tout citoyen qui a connaissance de ces explications concernant les lois de la république devrait s’y conformer. La situation de l’immatriculation des engins, revêt un autre problème plus sérieux. Il s’agit surtout de la vulgarisation des lois de notre pays. Le dernier citoyen dans la zone la plus enclavée doit être normalement au courant des lois et les comprendre.

   -Une responsabilité partagée

Toutefois, il revient à l’administration publique de faire respecter les textes. En effet elle doit appliquer les sanctions que le législateur a prévues en cas de non-respect. Néanmoins tout le monde est coupable, que ce soit le peuple ou ses dirigeants. Hier c’était le port de casque qui était mise en lumière. Aujourd’hui c’est le tour de l’immatriculation. Demain ce sera quoi ? En attendant demain, ce sont les textes qui dorment dans les tiroirs dansant avec leur démon. Le bon sens des citoyens doit enfin prendre le dessus.  Le respect des textes ne doit pas être conditionné à une répression active.

Maintenant que vous savez, prenez connaissance et conscience des lois qui régissent notre cher et beau pays le Bénin.

3 commentaires sur “L’immatriculation des motos : entre bon sens et devoir citoyen”

  1. C’est bien au Bénin seul que l’on retrouve des véhicules deux ou trois roues non immatriculés.
    Bel article.
    Notre rapport au droit et à la discipline civique reste à améliorer au Bénin

  2. On constate que la date prévue pour la mise en application des sanctions envers ceux qui ne sont pas en règle au vu de cette loi 1er décembre est passé et rien n’a changé. Cette loi va donc progressivement à l’abandon comme ce fût le cas de l’essence frelaté et du port de casque. Où est le changement ? Bel article

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