Le chant des vers un an après : le bilan

Si vous êtes habitués de Beblog , c’est que vous connaissez sûrement Bravo. Que ce soit par ses ateliers d’écritures , ses poèmes envoûtants, vous avez surement déja apprécié cette valeur sûre de la littérature béninoise. A l’occasion des un an de parution de son recuil de poème « Le Chant Des Vers » il a accordé une interview à votre blog préféré.

Présentation de l’écrivain.

Pourquoi Bravo ?

Je réponds au nom de Maboudou Abdou Rahim dit ‘Bravo’. Bravo, c’est un surnom qui est tiré d’un livre d’espionnage de Robert Ludlum donc le manuscrit Chancellor. Bravo, c’est un nom d’agent secret. Après l’avoir lu, je l’ai adopté.

J’ai eu une licence en anglais, option étude africaine à l’Université d’Abomey-Calavi. Passionné des lettres, passionné de militantisme associative et célibataire sans enfant(toujours un cœur à prendre pour celles qui sont intéressées). À côté de ça, je suis chargé de communication à Wassangari Laps rédacteur et membre de Beblog

Pourquoi avoir choisis la poésie ?

Euh… est-ce que j’ai choisi la poésie ? Ça remonte à 2005 quand j’étais en classe de CM1 avec les premiers poèmes que j’écrivais à Fatimata, celle qui a chauffé mon cœur à l’époque. Donc c’est plus tard que je dirai j’ai choisi la poésie sinon c’était venu juste comme ça, je ne sais comment. C’est avec le temps que j’ai commencé par prendre goût à la poésie beaucoup plus à cause des figures de style, à cause du sens caché ou de l’ambiguïté parfois des poèmes. J’aimais tout ce qui faisait réfléchir, tout ce qui était beau, le langage bien parlé et voilà, c’est ça.

Présentations du livre LE CHANT DES VERS.


« Le Champs Des Vers », c’est un recueil de 29 poèmes qui s’étend sur 120 pages et chapitré en 5 parties. Les cinq parties parlent tantôt de l’hommage fait à la femme. Il y a un chapitre qui est dédié aux maux de la société donc mot pour maux où l’auteur essaie de dépeindre ce qui éclipse la société, c’est-à-dire, le mariage d’enfant, l’immigration, la corruption, l’incivisme des jeunes, la délinquance
sexuelle, la débauche… et des chapitres dédiés à la poésie, aux voyages. En gros, c’est 5 chapitres quand même et ça parle des maux de la société. Donc l’objectif, c’est sensibiliser les jeunes à travers de la poésie mais au fait ici, c’est de la poésie orale. Ce n’est pas de la poésie fermée qui est difficile à comprendre. Elle est accessible et très digeste.

Pourquoi ce titre ?

Honnêtement, le titre « Le Chant Des Vers » n’était pas parti pour être pour le livre. C’était le titre d’un poème que les gens vont retrouver dans le livre sous l’appellation « Ah le chant, ce vers alléchant ». Donc c’est ce poème qui avait
le titre « Le Chant Des Vers ». Mais plus tard quand j’ai réfléchi, je me suis dit « Le Chant Des Vers », ça fait un très bon titre et ce serait bien que ce soit le titre
du livre. Pourquoi, parce que lorsqu’on dit le Chant des vers, ça renvoie à plusieurs significations et j’aime tout ce qui fait réfléchir, qui est un peu ambigu, parce que
lorsqu’on dit le Chant des vers, les gens vont voir et vont se dit c’est quel vers qui chante. Est-ce que c’est les vers de terre, est-ce que c’est des vers de poésie ?
Donc voilà, j’ai préféré garder « le chant des vers » pour garder ce style.

Qu’est-ce tu apportes à travers ta poésie ?

Il faut avouer que dès le début, j’étais confronté soit à de la poésie classique ou de la poésie moderne. J’ai préféré la poésie moderne en ce sens que la poésie moderne n’obéissait pratiquement pas à une règle. La règle, c’est déjà le message.
Que le message accessible à tous et que le poète puisse avoir de la fluidité à écrire, à faire passer le message. Donc ce qu’on va appeler de la poésie orale parce que c’est d’abord un texte qui est appelé à être dit plus qu’à être lu si je me réfère aux propos du préfacier Djamil Mama Gao. De la poésie orale qui n’est pas difficile d’accès, le plus ou la valeur ajoutée, c’est des fantaisies avec des mots, des jeux de mots, des jeux d’images afin que la poésie qui est écrite ne soit pas qu’une narration mais beaucoup plus quelque chose qui sort de l’ordinaire. Donc à travers les jeux de mots, les rimes tout ça, j’accroche ou j’attire le lecteur pour l’amener plus tard ou plus loin vers de la poésie vraiment poésie.

Qu’est-ce que ta Poésie apporte à la jeunesse africaine et béninoise en particulier ?

Déjà, la jeunesse africaine, avec le poème, le bonheur n’est ailleurs qui parle de l’immigration, c’est déjà de sensibiliser les jeunes sur le fait que nous avons tout en Afrique pour être heureux pour nous développer et que réellement le bonheur n’est ailleurs. On a tout pour être heureux ici sur terre, sur notre continent.
Pour les Béninois, à travers les poèmes comme « Le ballet de la mort au marathon de la mort », c’est déjà de sensibiliser les jeunes qui s’adonnent à la chicha, à la
délinquance juvénile, à l’incivisme routier. En gros, c’est de sensibiliser mais à travers de la poésie mais pas une poésie fermée mais une poésie orale avec un style un peu particulier à elle.

En un an de parcours après la sortie de ton livre, qu’est-ce que tu peux nous dire ? Quelles sont les prouesses et les difficultés rencontrées ?

Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas de rêve impossible. Il faut travailler dur, s’entourer des gens qu’on aime et qui nous aiment aussi et, le plus important, avoir la foi. La prouesse c’est le fait d’avoir réussi à éditer un livre sur collecte de fond. Mobiliser des ressources, surtout financières, dans le contexte qui est le nôtre, en matière de littérature, ce n’est pas chose aisée. Et, je n’aurai de cesse de le dire, il faut que mes pairs jeunes apprennent à utiliser de façon efficace et efficiente les médias sociaux. Loin de moi, bien entendu, l’idée d’une quelconque injure, mais souffrons de le dire : très peu aujourd’hui font une utilisation professionnelle des TICs. Si j’ai des gens m’ont fait confiance en m’aidant financièrement, c’est parce que j’ai réussi à me faire une bonne image sur les plateformes sociaux. C’est  à cette école qu’il nous faudra y aller aussi.

Les difficultés il n’y en manque jamais. La plus remarquable c’est la fameuse taxation des Mo. 11 septembre 2018 je venais de lancer la campagne de collecte de fond pour l’édition du livre. Quelques jours plus tard, le gouvernement  lance la taxation des Mo. Les gens avaient alors du mal a être en ligne pour me lire et pouvoir participer à la collecte. La mobilisation n’a pas été totalement ce que j’espérais mais elle n’a pas pour autant, été mauvaise moisson. À brebis tondue, Dieu mesure le vent dit-on. Car, à cœur vaillant rien d’impossible. Vous avez le résultat sous vos yeux : LE CHANT DES VERS. Voyez et comprenez pourquoi j’ai dit qu’un livre ne s’écrit pas tout seul ; c’est tout un peuple qui écrit.

Conseils :

Est-ce qu’il y a plus bon conseil que de suivre son cœur ? Moi je pense que quand vous vous décider à faire le grand pas, il y a forcément des bonnes volontés qui apparaitront pour  vous donner la main. Un aîné m’a toujours dit « Dès que l’élève est prêt, le maitre apparaît » et un autre grand frère qui, quelle qu’en soit la situation, m’a toujours réconforté avec ceci : « courage et foi ». Au point où j’en ai fait un mantra que je récitais tout le long du processus d’édition. C’est juste trois mots alignés me direz-vous mais, récités avec conviction et toute l’énergie de l’âme qu’il faut, c’est une prière puissante pour qui sait oser et agir. Ayez des rêves mes amis. Des rêves grands et fous mais soyez prêts à vous battre pour ; soyez prêts à renoncer à beaucoup de lubies, de choses, de plaisirs pour ; soyez prêts à leur accorder de votre temps et de votre énergie. C’est là la clé. Il n’y a pas de rêves impossibles à réaliser. Une amie m’a dit un soir : ne limitez pas vos challenges, challenger vos limites.

Merci à vous pour la patience, la fidélité réitérée à notre blog commun et surtout l’achat que vous ferez du chant des vers. Merci d’avance😉. Dieu vous bénisse et bénisse l’œuvre de nos mains 🙏🏿 🏃🏿‍♂️C’était Bravo qui passait en corps😅


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