Tout savoir sur Le Centre Culturel To Tché Wè de l’association Asán Ogàn

Il nous fallait un centre pour organiser nos activités et recevoir nos partenaires culturels. Il s’agissait de rendre l’association visible. De pouvoir être maîtres de ce que nous souhaitons organiser dans les domaines artistiques. Et aussi dans la formation et l’éducation des plus jeunes

Les portes du Centre To Tché Wè de l’association Asán Ogàn nous ont été grandement ouvertes par le biais de l’interview de Mr Lorentus Epaphras D.HOUEDOTE, Président de l’association.

+ Veuillez-vous présenter à nos lecteurs

Je suis Lorentus Epaphras D.HOUEDOTE, Professionnel des arts, de la culture et du tourisme, promoteur de l’agence de tourisme « Looloo Events & Voyages » et président de l’association « Asán Ogàn »

+ Veuillez-nous présenter l’association Asán Ogàn ?

Asán Ogàn est une association éducative, artistique et culturelle. Elle est donc apolitique et à but non lucratif.

+ Quel sont les domaines d’intervention de l’association ?

Nous intervenons dans les domaines de : l’éducation, les arts et la culture, le développement communautaire et le maintien de la paix.

+ Pourquoi avez-vous opté pour ces domaines d’actions, quel était le vide constaté et quelle est la plus-value que votre association pense apporter et apporte déjà ?

Le patrimoine culturel béninois est riche et peu valorisé dans les régions reculées. Nous intervenons d’abord dans la région de l’atlantique. Ainsi, notre objectif est d’étendre nos actions à tout le pays puis à l’international. Les artistes locaux sont peu soutenus donc peu de visibilité. Qu’il soit musiciens, danseurs, comédiens, ou plasticiens. Nous organisons des expositions, des actions de formation. Tout ceci pour transmettre ce patrimoine aux enfants et aider les jeunes à lancer leur carrière. Notre plus-value est notre origine locale et notre connaissance des réseaux culturels locaux. Nous connaissons bien le public auquel nous nous adressons. Nos formations se déroulent d’ailleurs en fon aussi bien qu’en français. C’est important pour nous de jouer sur ces deux tableaux et de promouvoir les langues locales.

Quelles sont les actions majeures menées par Asán Ogàn depuis sa création ?

Nous avons créé une troupe de danse patrimoniale appelée Wègbè. Elle est composée de jeunes qui sont parfois danseurs et musiciens depuis une dizaine d’années. Nous leur avons permis de participer à différents festivals. cela leur a permis de monter des ballets sur différents thèmes traditionnels. Ces différents rythmes sont parfois en danger de perdition. Musiciens et danseurs répètent chaque lundi matin. Nous avons ouvert cette année un centre culturel à Sékou. Danc ce centre nous avons réalisé des actions de formation. Des conférences dans le cadre de l’exposition de photographes béninois et comoriens.

Le Centre To ché wê : d’où est venue l’idée ?

Il nous fallait un centre pour organiser nos activités et recevoir nos partenaires culturels. Il s’agissait de rendre l’association visible. De pouvoir être maîtres de ce que nous souhaitons organiser dans les domaines artistiques. Et aussi dans la formation et l’éducation des plus jeunes. Une bibliothèque y est d’ailleurs installée avec des ouvrages de littérature classique et contemporaine française, mais aussi de la littérature mondiale en traduction française. Il s’agit d’aider les jeunes à améliorer leur français pour leur garantir un avenir meilleur au Bénin.

Pourquoi la ville d’Allada et principalement Sékou ?

Nous sommes enregistrés à Allada, préfecture du département de l’Atlantique par choix car c’est la ville au passé historique très riche et méconnu, surtout des jeunes générations. Elle est aussi celle de Toussaint-Louverture. L’opportunité a voulu que l’ONG Planète Bien être Alafia du Dr Rodrigue Montcho, nous prête son local et nous le remercions pour sa coopération. Sékou peut être le point de départ de visites de la ville d’Allada et de ses lieux historiques. Nous avons accepté d’y implanter notre centre pour pallier l’absence de lieu culturel dans cet arrondissement d’Allada, ville très étendue où les activités se retrouvent concentrées aux mêmes endroits. Notre objectif est de reconnecter les habitants à leur culture, où qu’ils se trouvent.

Quel a été l’accueil à l’ouverture aussi bien du public cible, que des autorités politico-administratives ?

Lors de l’inauguration le 1er mai dernier, les citadins invités ont été très impressionnés et enthousiastes. Le maire de la commune Mr Joseph Cakpo nous a encouragés car, suite à son impossibilité de nous donner un local promis par la mandature précédente, il était persuadé de notre découragement. La preuve de nos progrès lui a vraiment plu et, avec son entourage de conseillers, il nous a tout de suite emmenés voir un local en construction près du CEG Sékou qu’il souhaite mettre à notre disposition dès que les travaux seront achevés. Nos invités des milieux culturels et associatifs parfois venus spécialement de Cotonou, ont réagi positivement à de futurs projets de collaboration dans le centre.

+ Quel est l’objectif principal de ce centre ?

L’objectif principal du centre est celui-là même de l’association. La promotion du savoir-faire, du savoir être et du savoir-vivre par l’éducation dans nos communautés à la base. Aussi, nous voudrions apporter la culture dans l’arrondissement et la ville par le biais d’expositions, de spectacles, de projections de films et de performances. Reconnecter les habitants avec leur culture, leur redonner la fierté de posséder cette culture et de pouvoir la transmettre en leur donnant conscience de la posséder eux-mêmes.

+ Quel est le fonctionnement du centre To ché wê ?

Le centre fonctionne en partenariat avec d’autres associations culturelles, comme Innov’artions qui nous suit depuis les débuts. La bibliothèque est le fruit de dons de livres. Des DVD y seront bientôt également offerts.

Quelles sont les activités que le centre peut accueillir ?

Le centre peut accueillir des formations, des débats et conférences dans sa grande salle, des expositions de photographie et peinture, voire des sculptures, des projections cinématographiques dans la cour, des performances artistiques, des réunions inter-associatives en collaboration avec le Rotary et le Rotaract notamment, l’accueil d’enfants pour des concours de dessins et de poèmes et des après-midis de contes.

Depuis son ouverture quelles sont les activités qui y sont déjà menées ?

La troupe Wègbè y répète chaque semaine. La bibliothèque est ouverte pour les collégiens. Le plasticien Bliti Armel a exposé ses tableaux. Juste avant le BEPC, les élèves des collèges ont eu une après-midi de formation pour gérer leur stress face aux épreuves en salle d’examen. Du 14 au 20 juillet a eu lieu la Semaine de la Photographie au Bénin 2021. Trois conférences ont eu lieu pendant l’exposition, destinées à des photographes ( lire l’article https://beblog.net/la-sephobe-expose-des-oeuvres-au-centre-to-ce-we-de-sekou/ ) . Plusieurs autres suivront incessamment pour le bonheur des usagers.

+ Quel bilan faites-vous du Centre ?

Il n’en est qu’à ses débuts, mais l’écho réservé à chacune de nos activités et la visite d’un public nombreux sont très prometteurs.

+ Personne ne se fait seul dit-on, alors dites-nous quels sont les partenaires qui vous accompagnent dans vos différents pas vers l’avenir ?

L’association Innov’artions travaille avec nous sur un projet, la Mairie d’Allada et sa direction culturelle nous soutient, le Fonds des Arts et de la Culture est favorable à l’un de nos projets.

+ Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans l’atteinte des objectifs du Centre ?

L’argent étant le nerf de la guerre, nous sommes actuellement en train de répondre à différents appels à projets pour trouver des financements. Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais les moyens financiers et humains pour les réaliser.

+ Quelles sont vos activités à venir aussi bien du Centre que de votre association ?

Nous avons des projets de spectacles pour Wègbè et leur participation à d’autres festivals. Des vidéos vont venir enrichir notre chaîne YouTube. Notre site Internet : www.asan-ogan.org est opérationnel, nous sommes en train d’y ajouter des choses pour l’affiner. Nos pages Facebook fonctionnent bien, il y en a une pour l’association, une pour le Centre et une pour Wègbè, nous allons sans doute créer un compte Instagram car nos activités sont à chaque fois documentées par des vidéos et des photos de très grandes qualités par notre photographe Kolawolé Michaël Atcho et notre vidéaste Albérique Dégbétchi que je remercie ici. Par ailleurs, grâce au dynamisme de notre Vice-Présidente, Mme Dominique Radanyi et au réseautage à Paris, l’association commence à être connue en France dans les milieux culturels africains et au sein de la diaspora béninoise.

+ Vous aimez sûrement les blogs, et puisqu’aujourd’hui c’est à un blog que vous accordez cette interview, que pensez-vous de l’univers du Blogging au Bénin, et de Beblog en particulier ?

Le blogging au Bénin est en pleine expansion. De plus en plus, nous remarquons des jeunes très dynamiques et productifs en création de contenu. Personnellement, je pense que c’est un symbole révolutionnaire car beaucoup y trouvent leur compte. De façon particulière Beblog depuis sa création produit de très bons articles et nous fait découvrir plusieurs jeunes talents béninois. Je profite donc par ce canal pour remercier toute l’équipe de rédaction de Beblog pour cette opportunité. j’invite par le même biais tous le monde à s’abonner à Beblog.

+ Un appel aux lecteurs….

N’hésitez pas à consulter nos pages sur Facebook, notre site, notre chaîne YouTube et venez au Centre vous rendre compte par vous-mêmes de l’endroit inspirant qu’il constitue ! Soyez fiers de la culture béninoise et aidez-nous à la valoriser et à la transmettre ! Nous acceptons toutes les bonnes volontés ici au Bénin comme en France et par tout ailleurs. Je vous remercie !

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